Pendant deux jours, du 1er au 2 décembre 2025 à Lomé, la salle de réunion de l’ODEF a réuni des représentants d’ONG, associations, chefferies et institutions publiques pour un atelier crucial : intégrer l’approche genre dans les sous-projets d’adaptation au changement climatique menés le long des côtes togolaises par le projet R4C-Togo. Cette session répond à une recommandation forte de l’évaluation à mi-parcours du projet R4C-Togo, qui soulignait une prise en compte encore insuffisante du genre dans les sous-projets locaux.
Clarifier les fondamentaux : comprendre le genre au-delà des idées reçues
Dès l’ouverture, les experts ont rappelé les bases : distinguer le sexe biologique du genre, construit par les normes sociales et parfois porteur d’inégalités.
« On pensait que genre voulait dire femme. Aujourd’hui, on sait que c’est une question d’équilibre », souligne APEDJEGO affiwa Egnonam, coordinatrice de l’ONG Marraine du Monde Rural (2MR)
Présentation des modules de formation par Mme. HOAFA Amé Mawusé
Mme. HOAFA Amé Mawusé, point focal national en budgétisation sensible au genre, a illustré comment stéréotypes, croyances sexistes et répartition inégale des ressources alimentent des disparités profondes aux niveaux communautaires .
Budgétiser autrement : vers des projets réellement inclusifs
L’atelier a également permis de revisiter les outils d’analyse et de budgétisation sensibles au genre. Le module sur le marquage des dépenses a marqué les participants :
« On ne va plus planifier pour un seul groupe, mais tenir compte des besoins de tous », explique TSOGBALI kokou, représentant de la chefferie de Messan-Condji
Transformer les pratiques : du diagnostic à l’action
Intervention d’un participant
Au fil des présentations et des travaux de groupe, les partenaires ont appris à identifier les inégalités, reformuler leurs activités, affiner leurs indicateurs et ajuster leurs budgets. L’objectif : que chaque sous-projet devienne un levier d’équité et contribue réellement à la résilience des communautés face aux impacts climatiques.
Comme le rappelle Mme. HOAFA Amé Mawusé: « Les effets du changement climatique touchent différemment les femmes et les hommes ; les besoins spécifiques doivent être intégrés dans les objectifs et les résultats »
Un tournant pour l’action climatique au Togo
Les voix recueillies sont unanimes : ces deux jours ont agi comme un déclencheur.
« Ils nous ont donné les outils. À nous maintenant de transformer nos communautés », résume un participant.
Une étape décisive pour faire du genre un pilier central de l’action climatique au Togo.